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I.⇒AFF1, AFFE, subst. fém.Arg. Vie, âme dans l'expr. eau d'aff(e). Eau-de-vie :• Bouteille d'eau-de-vie, Une rouillade d'eau d'affe.P. LECLAIR, Hist. des brigands chauffeurs et assassins d'Orgères, 1800, p. 130.Rem. Attesté ds Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop.Étymol. ET HIST. — 1725 arg. affe « vie, âme » (N. RAGOT dit GRANVAL, Vice puni ou Cartouche, lex. arg.-fr. ds SAIN. Sources Arg. t. 1 1912, p. 329 : affe, la vie); la forme agglutinée laffe « id. » (ESN. 1965) coexiste avec affe; 1790 arg. eau d'aff(e) « eau-de-vie » (Le Rat du Châtelet, pp. 14-15 ds SAIN., loc. cit., p. 339 : aboulez une rouillade d'eau d'affe et deux rouillardes de picton et pictanchons).Affe « vie » (dans ce sens la forme la plus fréq. comporte un e final, contrairement à aff2) est d'orig. obsc. L'hyp. d'ESN. 1965 d'un a. fr. affle « souffle » est improbable, cet a. fr. ne semblant pas attesté. Cf. b. lat. affla (formé sur lat. afflare) « souffle », VIIe s., VIRGILIUS MARO, Gramm., Epit., 4, p. 23, 16 ds TLL s.v., 1227, 79. Déduire affe de eau d'affe (ESN. 1965) n'en explique pas pour autant l'orig. Affe, onomat. selon Lar. 19e est peu satisfaisant.BBG. — LARCH. 1880. — MICHEL 1856.II.⇒AFF2, subst. fém.Arg. Mauvais coup, vol; au plur. menstrues :• (...) ce mot, relevé déjà par Vidocq, est certainement originaire de la langue des voleurs, où il désigne vol ou crime en voie d'exécution; maquiller une aff :comploter un mauvais coup; marroner une aff :manquer un vol; amunche d'aff :complice (Delesalle); cf. l'exemple cité par Larchey d'après La Patrie, 2 mars 1852. — Au pluriel, aff — affaires : menstrues, appartient à l'argot des petites dames (Delvau).H. KJELLMAN, Mots abrégés et tendance d'abréviation en français, 1920, p. 33.Rem. Attesté ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e et Lar. encyclop.Étymol. ET HIST. — 1837 arg. aff, de même sens que l'arg. affaire c.-à-d. « vol, mauvais coup » (Le Vocab. de Vidocq, Dict. arg. s.v. aff ds SAIN. Sources Arg. t. 1 1912, p. 110 : Aff, affaire; cf. pontes pour l'aff; pour l'aff, par dérision); 1852 arg. maquiller une aff « comploter un mauvais coup » (Lettre d'un malfaiteur d'après le journal La Patrie, du 2 mars 1852 ds SAIN., loc. cit. t. 2 1912, p. 194 : Quant à moi, je maquille une aff, après laquelle j'espère me débiner pour m'éloigner de la rousse).
Encyclopédie Universelle. 2012.